Support de Formation Introduction aux Sciences et Recherches participatives par Raphaëlle Bats (Université de Bordeaux) :

Sciences et Recherches Participatives : une introduction.

Quelques règles à observer pour la mise en œuvre de ces outils et méthodes :

Règle N°1 : Pas d’improvisation

La plupart des outils de participation du public sont inspirés, ou très étroitement liés aux sciences de la gestion ou de l’ingénierie de la connaissance. Et, comme pour la gestion de projet, il y a différents moments, différents objectifs, différents contextes, etc., qui devraient gagner à être dotés de l’outil adéquat. Vous n’utiliserez pas le même outil pour recueillir la perception de l’impact sur le paysage auprès d’un large public, et pour affiner une option technique avec un petit groupe de parties prenantes. Quant à la gestion du projet, les objectifs, le public, les contextes, ils doivent être clarifiés avant de choisir l’outil correspondant.

Règle N°2 : Consultation et délibération, extraction et co-construction

La plupart du temps, la participation du public se réduit à l’extraction des données des participants (consultation), à des fins de diagnostic par exemple. Pour qu’un processus participatif soit utile, il faut mettre l’accent sur les étapes de co-construction entre les participants (délibération). La participation ne consiste pas à recueillir des opinions individuelles, mais à soutenir la construction d’une vision collective.

Règle N°3 : Pas de limites, des moyens !

Avec les moyens nécessaires (compétences, budget, temps), il est possible de tout rendre participatif.

Règle N°4 : Petits ou grands groupes ?

Il y a deux façons de gérer les grands groupes, la première consiste à faire une sélection des personnes (avec élection, filtrage statistique, etc.), et à travailler avec elles comme un petit groupe. C’est l’esprit du jury de citoyens par exemple.

Ou bien, vous pouvez vous adresser directement à de grands groupes, avec, la plupart du temps, un grand groupe d’animateurs, professionnels ou spécifiquement formés, et des méthodes adaptées (forum ouvert, world café, etc.).

Règle N°5 : Parties prenantes ou citoyens ?

La participation des citoyens est liée à la communication publique, et la plupart du temps, c’est un mélange d’ateliers (en grand groupe ou en petits groupes, cf. règle N°4), et de processus de communication, pour informer les personnes qui ne participent pas, pour rendre le projet et les résultats de la participation visibles.

La participation des parties prenantes est plus facile dans la mesure où elles sont moins nombreuses, plus visibles et plus liées aux processus décisionnels existants. Mais pas tous !

Règle N°6 : à terme, quelqu’un sera chargé d’animer un atelier

Les « techniques d’animation » sont des outils permettant de gérer un groupe pendant un atelier. C’est la compétence minimale à acquérir pour garder le contrôle d’un atelier.

Règle N°7 : un répertoire riche d’outils de participation

Jeux de rôle pour explorer la complexité, modélisation participative, simulation participative, cartographie participative, théâtre, post-it, dessin, safari photo, balade diagnostic… beaucoup de choses sont déjà testées et utilisées. Il suffit d’en choisir une.

Pascal Raux (UBO – UMR AMURE), José A. Pérez Agúndez (Ifremer-UMR AMURE), Jean-Emmanuel Rougier (LISODE)