Du 03 au 05 juin 2010

Contexte

Depuis plusieurs siècles, les algues marines (laminaires et autres) sont exposées à de fortes pressions anthropiques. Du fait de leurs multiples propriétés elles servent à différents usages (alimentaires, alginates, médecine, engrais) qui ont évolué au cours du temps. Outre les prélèvements, elles fournissent des habitats pour de multiples espèces. Elles subissent aussi les conséquences de la dégradation de la qualité des eaux littorales et du changement climatique. Les sociétés qui exploitent ces ressources ont mis en place des systèmes de gestion, variables en fonction des objectifs fixés: maintien des stocks, préservation de la diversité biologique, habitats pour le repeuplement ou l’aquaculture, régulation des conflits d’usage.

Ces milieux représentent une grande richesse au point de vue biologique d’abord par la diversité des espèces végétales mais aussi parce qu’ils sont utilisés comme abris et surface de fixation par des organismes tels les amphipodes, les jeunes oursins, les étoiles de mer, et d’autres. Par ailleurs, les laminaires abritent une faune mobile comme les ormeaux, les étrilles, les labridés, les lieux, les bars, etc. Par conséquent, en dehors de la valorisation directe des algues il y a d’autres enjeux dans la gestion de ces écosystèmes dont celui de la biodiversité. Ces fonctionnalités restent difficiles à mesurer même si aujourd’hui de plus en plus de chercheurs travaillent sur les services écologiques que de tels milieux procurent.

Les communautés et les exploitants des laminaires et d’autres algues produisent des règles pour gérer leur récolte que ce soit par prélèvement sur les stocks sauvages ou en aquaculture. De tels systèmes de gestion existent dans toutes les zones tempérées du monde. De nouvelles formes de valorisation et les enjeux de la biodiversité se développent. Des perspectives comme celle des bio-carburants soulèvent aussi de nouveaux questionnements. La durabilité de ces écosystèmes ne dépend pas seulement de l’activité de valorisation des algues. Leur sensibilité aux conditions environnementales et la complexité des réseaux trophiques qui leur sont associés est à l’origine de nombreux phénomènes de disparition, dits de désertification au Japon. Ceci est considéré comme un des enjeux majeurs pour les écosystèmes marins dans l’évaluation du Millenium Assessment. Les enjeux et les réponses varient au cours du temps et d’une région à l’autre. Dans un pays comme le Japon le développement de la culture d’ormeaux et d’oursins est lié à l’existence des laminaires. La disparition d’une part importante des laminaires pose un problème à la fois économique et écologique. Le développement de la culture de laminaires conduit le Japon à explorer le concept « d’ingénierie forestière marine » dans une approche d’ingénierie écologique.

Dans ce contexte, AMURE, Centre de droit et d’économie de la mer, organise un atelier international de scientifiques et de professionnels pour partager les expériences et développer des coopérations internationales sur le thème de la gestion des écosystèmes à base d’algues. Cet atelier aura lieu à Brest les 4 et 5 juin 2010 et bénéficiera d’une traduction simultanée français-anglais. Une visite de premier port de débarquement de laminaires en France sera organisée le 3 juin.
Cet atelier est organisé par l’Institut Universitaire Européen de la Mer, Université de Brest, avec le soutien du programme ECOKELP (ANR Biodiversité), du programme NETALGAE (Interreg IVB Espace Atlantique), de la Région Bretagne, du Conseil Général du Finistère, de Brest Métropole Océane, du GIS Europole Mer, du Pôle de compétitivité Mer et de l’Ifremer.

Une traduction simultanée en français et en anglais sera assurée par conséquent les présentations peuvent se faire dans l’une ou l’autre langue.

Les thèmes de l’atelier

• Régimes de gestion des algues / gouvernance
• Aspects économiques de l’exploitation et des entreprises de pêche
• Enjeux de disparition des écosystèmes à laminaires
• Ingénierie forestière des fonds marins
• Usages industriels des algues
• Biodiversité et conservation